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jeudi 28 novembre 2013

Les seigneurs de la ville de Grini ne peuvent plus saigner les banques...



Le SOS de Grigny pour obtenir des prêts bancaires


Malgré le retour à l’équilibre de ses comptes, la ville n’arrive pas à se faire prêter de l’argent. Conséquence:des travaux vont être reportés.

Les fins de mois difficiles, la ville de Grigny les connaît bien. Commune la plus pauvre de l’Essonne, sous tutelle de l’Etat jusqu’en 2012 à cause de son déficit ayant atteint 14 M€, Grigny a dû se serrer jusqu’au dernier cran la ceinture. Pari réussi : pour la première fois depuis 2004, elle a voté cette année un budget en équilibre.
Malgré ce retour à des finances assainies, impossible pour le maire  d’accéder aux prêts bancaires. « Nous avons fait le tour de toutes les banques, la réponse est toujours la même : non! Grigny n’a pas le droit d’emprunter de l’argent », explique Philippe Rio.
Après le  et la Caisse d’épargne, la Banque postale vient à son tour de rejeter la demande du prêt de 2,2 M€ qu’il sollicitait. Un montant qui lui aurait permis de constituer une ligne de trésorerie, aujourd’hui à 0 €, et de lancer des travaux allant de la mise aux normes électriques des écoles jusqu’à la réhabilitation de l’église (lire ci-dessous). « Le refus des banques traditionnelles, c’était dur à avaler mais celui de la Banque postale, c’est le comble, tranche Philippe Rio. Qu’une banque publique, spécialisée dans le  aux collectivités nous tourne le dos, c’est totalement discriminant. »
Face au démantèlement de Dexia, la filiale de la Poste a en effet lancé en juin 2012 son activité de crédit aux collectivités. Sans aborder le fond du dossier spécifique à Grigny, la Banque postale se défend de tout favoritisme. « Nous avons un processus d’octroi responsable et transparent basé sur une analyse rigoureuse de la situation financière de nos clients. Certaines communes et projets ne peuvent être financés, il est donc du devoir de la banque de savoir dire non. »
Si l’agglomération des Lacs de l’Essonne (Viry-Grigny) souffre également du refus de la Banque postale, d’autres, comportant elles aussi des quartiers classés en politique prioritaire de la ville, ont eu moins de difficultés. L’agglomération Seine-Essonne, présidée par le maire (UMP) de Corbeil, Jean-Pierre Bechter, a pu emprunter 3 M€ à 2,90% sur quinze ans, tandis que le maire (PS) de la ville voisine d’Evry, Francis Chouat, a signé avec elle un acte d’emprunt de 1,8 M€. « Grigny a un problème de fiabilité. Elle souffre auprès des organismes bancaires de son image de mauvais payeur », souffle l’opposant, Kouider Oukbi. Un récent rapport de la chambre régionale des comptes pointait que s’il y avait « une nette amélioration » dans l’exécution de son budget, Grigny avait toujours du mal à payer ses fournisseurs.
« Dire qu’il est risqué de prêter à Grigny est une appréciation hasardeuse. En plus d’être revenus à l’équilibre, nous assurons le futur. Le projet du centre-ville va amener à la ville des recettes supplémentaires », assure-t-on dans les services.
En guise de « provocation » face à ce qu’il appelle la « folie bancaire », le maire en appelle à l’Etat. Il envisage de demander à Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur et ancien maire d’Evry, une subvention… remboursable.
Le Parisien

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